J'ai découvert la musique brésilienne au cours d'une formation professionnalisante pour batteurs autistes. Jusqu'alors, elle se limitait à la Bossa Nova que j'excécrais plus que la house musique.
Du coup, en revenant sur Digne, il fallait que j'exorcise mon besoin de pouvoir. Et j'ai donc proposé à Boris et quelques amis de créer Batuc à Digne.
L'énorme avantage de la batucada, c'est qu'on peut faire ce qu'on veut... Alors au début, nous avons joué ce que j'avais appris, puis très vite est venue l'envie de créer nos propres rythmes... Premier choc : c'est pas si facile que ça !
Et du coup, je suis revenu aux bases, en me renseignant un maximum sur ce qui se fait là bas, au Brésil. Et plus j'en apprenais, plus je voulais en apprendre et être le plus proche possible de "la vérité". C'est aujourd'hui toujours le cas.
Au fil de mes recherches, j'ai fait la rencontre du samba-reggae et du maracatu... Aujourd'hui, je ne peux plus m'imaginer jouer autre chose que cette musique au sein d'un bloco.
Au cours de cette courte carrière, j'ai appris beaucoup sur la musique brésilienne évidemment. Notamment cette fabuleuse énergie qui la caractérise... En tant que meneur, il me faut donc apprendre à la transmettre à l'ensemble du groupe.
Je suis par ailleurs terriblement décomplexé du point de vue technique : il n'est pas nécessaire d'être un monstre pour faire de la bonne musique. Etre sérieux suffit.
Je suis convaincu qu'il me reste énormément à apprendre. La position de meneur force à se poser bon nombre de questions quant à la gestion d'équipe, la communication et la pédagogie. Je profite de la chance d'avoir des gens prêts à me suivre pour expérimenter diverses manières de diriger ou d'enseigner.
Je vois aujourd'hui la batucada non seulement comme un moyen de faire fête, de faire de la (bonne) musique, mais aussi comme un laboratoire d'expériences humaines.